Remettre en place en place la carte émeraude dès 65 ans

La réunion du SMTC du 14 février a été l'occasion manquée de la remise en place de la carte Emeraude dès 65 ans. Pour notre part, avec Carole Falco-Guérain, ma suppléante, nous souhaitons qu'un calendrier soit établi rapidement pour parvenir à la gratuité totale des déplacements en transports publics dans l'agglomération. Le coût payé par tous les usagers, c'est entre 16 et 17% du budget global du SMTC, moins de 25 millions d'euros, autant le dire "une goutte d'eau" budgétaire quand tant d'actions sont à développer pour  la préservation de notre environnement et de notre cadre de vie. Nous partageons intégralement la déclaration des conseillers généraux du groupe dans lequel je siégerai, si vous choisissez de m'élire et que nous reproduisons ci-dessous.

Jean Paul Trovero

Intervention de Guy Rouveyre, au SMTC, lundi 14 février :

« Nous vous demandons de remettre en place la carte émeraude dès 65 ans sans condition de ressources »

Cette position a été suivi d’un vote où les deux élus du Conseil général, Guy Rouveyre et José Arias, ont concrétisé leur prise de parole par un vote contre la délibération

Monsieur le Président,

Par cette délibération, vous nous proposez l'adaptation du dispositif de tarification solidaire mis en oeuvre depuis le 1er septembre 2009 sur la base - dites vous- « des préconisations co-construites avec les professionnels intervenant à différents niveaux de cette tarification ».

Vous faites référence à l'important travail effectué notamment par les CCAS dont je veux d'ailleurs saluer l'engagement et la disponibilité dont ils ont fait preuve.

Aujourd'hui, l'instance d'évaluation qu'anime notre Collègue Christophe Ferrari nous propose ces adaptations.

Faut-il rappeler que bon nombre de professionnels avait déjà, lors du projet, réagi sur ces nouvelles orientations portées par le SMTC ?

Je pense notamment à cette réunion de présentation par le SMTC le 21 avril 2009 à Eybens où avaient été abordées la multiplicité des tarifs, la complexité de l'instruction demandée aux Communes pour l'établissement des Quotients de référence, la faiblesse des seuils ouvrant droit aux aides et enfin, la suppression annoncée de la carte émeraude.

Les propositions que vous nous faites aujourd'hui, sont donc logiques puisque vous avez entendu les remarques formulées qui traduisaient déjà des réalités de difficultés rencontrées par beaucoup d'usagers.

Vous vouliez mettre en oeuvre une tarification plus solidaire pour permettre au plus grand nombre d'utiliser les transports en commun. Nous vous avons soutenu sur cette orientation qui permettait ainsi de démontrer, de renforcer, l'importance que nous attachions au développement des transports en commun dans une démarche de développement durable qui associe les questions sociales, économiques et environnementales.

Mais là où nous ne vous soutenons pas comme nous l'avons fait dès le début de cette mise en oeuvre, c'est de penser que pour permettre l'extension du nombre de bénéficiaires de la tarification solidaire, cela devait passer par la suppression de la carte émeraude.

Faut-il rappeler ici que c'est Louis Maisonnat, Gilbert Biessy puis Claude Bertrand, élus communistes et entre temps Charles Descours (entre 1985 et 1995) qui auront veillé durant toutes les années où ils auront présidé le SMTC à maintenir, contre vents et marées, cette avancée sociale en direction de nos ainés.

Les syndicats et les associations de retraités et de personnes âgées -je pense notamment à l'UNRPA-, des associations comme ALERTE, l'UDCCAS, les clubs de retraités, le Conseil consultatif des retraités d'Échirolles n'ont cessé depuis l'annonce de la suppression de la carte émeraude de dire qu'ils ne comprenaient pas cette remise en cause.

Cela d'autant que c'est à l'unanimité du Conseil syndical du SMTC -toutes tendances politiques confondues- qu'a été instaurée, dès 1974, la carte émeraude.

Tous nous ont dit que cette décision allait à l'encontre des réalités économiques et financières que vivent les retraités et personnes âgées.

Il suffit pour leur en donner acte de relire les rapports actuellement publiés qui insistent sur l'appauvrissement de nos aînés et sur le fait qu'ils sont encore ceux qui participent, malgré leurs faibles ressources, aux solidarités familiales.

• –Que cela ne tenait pas compte de leurs rythmes de déplacements et qu'ils vivaient cette décision comme une opposition entre générations.
• –Que cette suppression allait se traduire par une moindre utilisation des transports en commun. La réalité est là. Durant certaines périodes de la journée, le constat est réel que les bus et les tramways sont loin d'être pleins.

Les raisons sont multiples mais personne ne nous empêchera de penser que la suppression de la carte émeraude, malheureusement, y contribue.

–Que la suppression de la carte émeraude allait renforcer un réflexe d'utilisation du véhicule personnel ou, à l'opposé, un repli sur soi favorisant l'isolement des personnes âgées.

Alors Monsieur le Président, vous nous proposez de rétablir la carte émeraude pour les plus de 75 ans. Est-ce sérieux ?

• Est-ce sérieux alors que l'abonnement tilleul (+ de 75 ans) n' a représenté que 1887 usagers dans l'agglomération soit 5 % des anciens bénéficiaires de la carte émeraude.
• Est-ce sérieux alors que seulement 5 % des anciens bénéficiaires de la carte émeraude bénéficient aujourd'hui de la tarification solidaire.
• Est-ce sérieux alors que les indices de précarité de l'agglomération affichent pour Fontaine, Echirolles, Grenoble, Saint Martin d'Hères et Pont de Claix, le revenu médian le plus faible du territoire de l'agglomération soit moins de 18 000 euros/an avec une situation plus marquée à Grenoble et à Echirolles.

Comprenons nous bien, sur le principe, des adaptations sont nécessaires, je l'ai déjà dit. Mais sur le fond, les adaptations que vous nous proposez ne répondent pas à la demande et aux besoins des usagers.

Nous insistons, à nouveau, sur la nécessité que vous rencontriez les associations, syndicats et représentants des usagers concernés par la carte émeraude.

Il faut les entendre.

Nous, nous vous demandons de la remettre en place dès 65 ans sans condition de ressources. Et nous pensons que ce dispositif de gratuité des transports en commun devrait également pouvoir bénéficier aux personnes privées d'emploi dont le nombre ne cesse de croitre.

Ce serait là un choix ambitieux et volontaire. Un choix répondant aux valeurs de Gauche que nous défendons.

Un choix, en quelque sorte, de résistance à la logique nationale actuelle de démantèlement des services publics et du tout payant.

Oui nous vous proposons une vision plus solidaire qui permette aux personnes fragilisées par l'âge et par le système économique de continuer à être actrices de leur vie et de contribuer au renforcement du lien social, largement mis à mal actuellement.

Dans ces conditions, José Arias et moi même voterons contre cette délibération. »