Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Michel Barrionuevo -   Sassenage

Les profits ? Un mot tabou chez sarko

26 Juin 2007, 16:42pm

Publié par PCF



Il y a dans le discours sarkozyen un tabou. Un tabou bien caché certes sous un flot d’envolées sociales sur le thème du « travail dur qui ne paie pas » mais bien réel.

Pour l’autoproclamé « président du pouvoir d’achat » et son gouvernement, il y aurait diverses manières de traiter le problème du pouvoir d’achat. Pour qu’ils puissent « gagner plus », il faudrait permettre aux salariés de « travailler plus » d’où la détaxation des heures sup : mais, comme l’ont vite perçu les syndicats, cette mesure, si elle améliorera quelque peu la feuille de paie d’une partie des travailleurs, laissera intacte celle du plus grand nombre (les heures sup relevant de la discrétion du patron).


Cette mesure risque de se payer fort cher dans divers domaines : dégradation des conditions de travail, du financement de la sécu, etc.

Deuxième axe privilégié par la médecine sarkozyenne du pouvoir d’achat : les baisses d’impôts.


Et là aussi le premier paquet de mesures mis sur la table, une fois passé au scanner de la justice sociale, se révèle passablemlent empoisonné : plus qu’au travail, c’est aux patrimoines et d’abord aux plus gros qu’il apporte des bonus.

Le tabou ? Le voilà : la hausse du salaire pour le même temps, la même quantité de travail. Une authentique revalorisation de la rémunération du travail.

Cela, le quasi-syndicaliste Sarkozy ne le revendique pas. Il n’en parle pas car, pour lui, la chose est impossible. Sous peine, vous dira-t-il, de mettre en péril l’emploi et la compétitivité. Le candidat dit de « la rupture » s’inscrit en réalité dans la continuité des discours et des politiques qui, depuis trente ans, ont comprimé les salaires. L’ « équilibre » des premières mesures annoncées » ou projetées est éclairant : rien donc pour les smicards mais au 1er juillet un super coup de pouce de 9 milliards d’euros pour les patrons, sous la forme de la diminution de 2,1% des cotisations patronales.

Et puis bientôt la suppression totale des cotisations patronales maladie, assortie de la création de la TVA « sociale ». Trente ans de cette médecine débouchent sur ce résultat ignoré dans la rhétorique du chef de l’Etat : le partage de la richesse s’est dégradé au détriment des salaires qui ont perdu 10 points de la valeur ajoutée créée en faveur des profits.

Et la tendance ne se dément pas : 100 milliards d’euros de profit en 2006 pour les groupes du CAC 40 qui, dans le même temps, ont écrasé les salaires de leur personnel. Plus ennuyeux encore pour les tenants de l’othodoxie libérale : à rebours du théorème de Schmidt ( les profits d’aujourd’hui font les investissements de demain et les emplois d’après demain), ces profits sont de plus en plus accaparés par les actionnaires et de moins en moins réinvestis comme le constate le dernier rapport du CERC présidé par J. Delors.

A condition de vouloir tirer les leçons de cet échec, un rééquilibrage en faveur des salaires est possible. La hausse du SMIC est un premier levier entre les mains du pouvoir politique qui pourrait ensuite user de ses prérogatives pour qu’elle se répercute sur l’ensemble des salaires. Dans cette optique, en lieu et place de la redoutable TVA « sociale », le gouvernement pourrait engager une autre réforme des cotisations de la Sécu, consistant à les moduler de manière à inciter les entreprises à investir dans les salaires et l’emploi.

D’autres mesures, visant à dissuader le recours au travail précaire ( partiel,etc), synonyme de bas salaires, sont à sa portée. Enfin l’ouverture du chantier de la réforme des relations, fort inégales, donneurs d’ordre – sous-traitants, pourrait donner aux petites entreprises la perspective de relever les conditions sociales de leurs salariés.

Commenter cet article