Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Michel Barrionuevo -   Sassenage

Coopération militaire : "Une vraie politique de coopération reste à écrire"

19 Décembre 2013, 08:35am

Publié par PCF

Le gouvernement a décidé à la hussarde de soumettre au vote des sénateurs trois traités de coopération militaire concernant Djibouti, la Côte d'Ivoire et le Sénégal hérités de la période Sarkozy. L'examen de ces textes a été expédié par l'usage de la procédure dite simplifiée qui rend quasiment impossible tout débat démocratique en séance, et mis à l'ordre du jour le 18 décembre c'est-à-dire un jour avant les vacances parlementaires.

De l'examen du texte en commission, la publication des rapports parlementaires à la discussion en séance, se sont écoulés une quinzaine de jours. Ce fut encore plus court qu'à l'Assemblée nationale où ces textes avaient soulevé, lorsqu'ils ont été discutés en commission des Affaires étrangères et de la Défense, de fortes interrogations.

Qui plus est, les projets de loi soumis aux sénateurs ne contenaient pas les nombreuses pages du texte dudit traité qu'il fallait rechercher dans le document adopté par l'Assemblée nationale.

Pourquoi tant d'empressement et de discrétion à faire adopter ces textes de la part du gouvernement à la veille des fêtes ?

Il semble que, derrière les discours convenus de « la fin de la Françafrique » et les engagements de François Hollande en la matière, ces traités perpétuent les bases militaires françaises en Afrique et la possibilité pour le pouvoir français d'intervenir militairement dans ces pays souverains, au gré de ses intérêts qui ne sont pas, loin s'en faut, uniquement d'ordre humanitaire.

Les résolutions du Conseil de sécurité rédigées par la France, selon la logique du « pré carré », et accompagnées d'un multilatéralisme de façade, cachent de plus en plus mal une volonté de continuer à vouloir dicter ses solutions à d'autres États, quitte à contribuer à laisser se dégrader des situations dans ces pays, pour ensuite présenter toute intervention militaire inévitable.

S'ajoute à cet état de fait pour Djibouti et la Côte d'Ivoire en particulier, une situation des droits de l'homme alarmante soulignée par les associations, et notamment alimentée par les agissements des forces armées de ces pays.

Une vraie politique de coopération mutuellement avantageuse reste à écrire. Les communistes et leurs élus dans tout le pays veulent y contribuer.

La discussion du projet de loi concernant les coopérations en début d'année 2014 en constitue une opportunité.

Commenter cet article