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Michel Barrionuevo -   Sassenage

Remettre le débat sur le financement des retraites sur ses pieds

19 Décembre 2012, 14:54pm

Publié par faustin9

retraite-cor.jpgCe matin dans l'édition du Dauphiné Libéré, Michel Issindou parle du listage du COR: : repousser l’âge légal du départ à la retraite, augmenter les cotisations des actifs, réduire les montants des pensions. A tel point que le journal lui demande:" Nicolas Sarkozy et Éric Woerth (qui portait la réforme en 2010) avaient donc raison ?"

- Ils ont essayé d’agir, parce qu’il le fallait. Mais ils l’ont fait à la hussarde, trop rapidement et sans concertation. La gauche aurait fait différemment, et surtout elle aurait eu le courage de s’attaquer à un rééquilibrage plus juste des pensions. Car aujourd’hui certaines sont élevées tandis que d’autres, notamment celles de femmes, sont minables. Pour reprendre un mot à la mode !

Il évoque une nouvelle réforme en 2013, le 22 janvier, en précisant: "notre rapport sera validé par des experts qui seront chargés de faire des propositions concrètes au gouvernement à partir du second semestre 2013. Outre les paramètres avancés par le COR, ils pourront aussi trouver des recettes nouvelles pour remédier au déficit. Ensuite viendra le temps des discussions."

Dans un communiqué publié le 19 décembre, la CGT propose des "ressources nouvelles de financement des retraites", pour faire face au déficit annoncé pour 2017 par le Conseil d’orientation des retraites (COR).

Remettre le débat sur le financement des retraites sur ses pieds

Le 11ème rapport du Conseil d’orientation des retraites sur les perspectives financières des retraites 2020, 2040 et 2060 incite à remettre le débat sur le financement des retraites sur ses pieds.

Sans surprise, il fait apparaître, selon les hypothèses, un besoin de financement compris entre 20,8 et 24,9 Mds € en 2020, soit environ un point de PIB. Cela confirme l’appréciation portée par la CGT que la réforme de 2010 n’a pas permis, malgré les sacrifices imposés, de résoudre le problème du financement des retraites, faute d’apporter les ressources nécessaires.

L’analyse du rapport montre que le déficit à l’horizon 2020 s’explique essentiellement par les conséquences de la crise sur le financement des retraites. En premier lieu, le chômage se maintiendrait à un niveau élevé sur l’ensemble de la décennie (il s’établirait à 7,3% en 2020), tandis que les gains de productivité seraient insuffisants, du fait de la faiblesse des investissements. C’est l’emprise de la logique financière qui déstabilise les retraites en plombant l’activité. Dans les 10 ans à venir, seul un partage des richesses plus favorable aux salariés permettra de financer les retraites.

L’utilisation par le COR d’hypothèses macroéconomiques contrastées (taux de chômage de 4,5% ou 7% ; productivité s’échelonnant de 1% à 2%) permet de montrer que les conditions de financement des retraites dépendent d’abord du niveau de la croissance. Avec un taux de chômage de 4,5% et une productivité de 2%, les retraites seraient excédentaires de 93 Mds € en 2060, tandis qu’elles seraient déficitaires de 105 Mds € avec un taux de chômage de 7% et une productivité de 1%, le PIB s’élevant à 5.400 Mds € environ dans le premier cas, et de 3.600 Mds € dans le second.

Ce sont donc bien les conditions économiques et non la démographie, qui sont le premier facteur déterminant l’équilibre financier des retraites, les perspectives démographiques s’améliorant progressivement du fait du niveau relativement élevé de la natalité.

Parallèlement, le rapport montre que les réformes successives conduisent à une dégradation importante du pouvoir d’achat des retraites par rapport aux salaires, conséquence des réformes successives depuis la réforme Balladur de 1993.

La question principale est d’affecter des ressources nouvelles au financement des retraites, ce qui passe par une réforme ambitieuse du financement de ces dernières. La CGT a fait des propositions précises en ce sens, en particulier la modulation des cotisations dites « patronales », la mise à contribution des revenus financiers des entreprises, et la soumission à cotisations sociales de l’épargne salariale et de l’ensemble des primes.

Il montre également que les revendications de la CGT (retour à la retraite à 60 ans pour tous, pension représentant au moins 75% des revenus d’activité, indexation des pensions sur les salaires) n’ont rien d’irréaliste.

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