Tour de France 2010, contrôles anti-dopage non autorisés

Une semaine avant le départ du tour de France, nous apprenons que l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD) ne sera pas autorisée à effectuer des contrôles sur le Tour de France 2010. Selon l’Agence mondiale antidopage (AMA), cette éviction de l’AFLD est motivée par une incompatibilité entre le code du sport français et le code mondial antidopage, par l’absence de la reconnaissance du tribunal arbitral du sport en France. Mais nous savons tous que derrière cet argument se cache la volonté de l’Union cycliste international (UCI), organisateur du tour de France, d’écarter l’AFLD sous la pression permanente de certaines équipes et de lobbing financier, pour lesquels le laboratoire de Chatenay-Malabry est l’ennemi public numéro 1. L’absence de l’AFLD sur le tour 2010 serait un désastre qui symbolise l’arrêt d’une grande politique de prévention de la santé des sportifs qui a fait de la France le pays moteur pour le monde entier.

Après les grandes leçons de morales faites aux fédérations sportives autour des valeurs du sports, la Ministre de la Santé et des Sports doit prendre toutes ses responsabilités pour que d’ici le départ du tour de France, des mesures exceptionnelles soient prises par le gouvernement afin de garantir le travail de l’AFLD. Je pense notamment à l’application de l’article 15.1.1 du code mondial qui permet à l’AFLD d’appliquer des contrôles inopinés sur le territoire. Soyons clair, si ces mesures ne sont pas prises dans la semaine qui arrive, c’est l’abandon de la lutte contre le dopage en France, c’est accepter que toutes les dérives soient possibles dans le sport : le spectacle et les appétits financiers auront gagner la plus grande de leur victoire sur les valeurs du sport.

Marie-George Buffet, ancienne Ministre des Sports,

Paris, le 25 juin 2010.