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Michel Barrionuevo -   Sassenage

L’austérité promise aux salariés et aux retraités n’est pas la solution

1 Février 2013, 10:10am

Publié par Dominique Watrin

prosperite_pour_financier_austerite_salaries-2.JPGLa négociation « historique » voulue par François Hollande sur la sécurisation de l’emploi accouchera finalement d’un accord rejeté par la CGT et FO parce qu’il fait en réalité supporter aux travailleurs, par une précarité renforcée, les conséquences de l’économie casino. Les quelques miettes affichées relèvent du virtuel (généralisation d’une complémentaire santé, probablement au rabais renvoyée à 2016, droits rechargeables reportés à la future convention sur l’assurance chômage…)

Parallèlement, les parlementaires de gauche seront appelés par le gouvernement à traduire dans la loi cet accord partiel qui généralise et accentue les mesures compétitivité-emploi de Sarkozy (baisse des salaires et modulation du temps de travail en fonction de la conjoncture). Il démantèle les droits des travailleurs sur des points essentiels : plans de sauvegarde de l’emploi réduits à des « accords maison » moins contestables en justice, mobilités forcée, peines plafond pour la délinquance patronale…

C’est en réalité la continuité du virage libéral assumé par François Hollande avec le crédit d’impôt de 20 milliards d’euros accordé aux entreprises sans aucune contrepartie de création d’emplois ni d’investissements dans la formation la recherche ou l’innovation. C’est la continuité du choix de Jean-Marc Ayrault d’un accord de dupes avec Mittal plutôt que la nationalisation et le sauvetage de Florange. Faut-il s’en désespérer ? Non, car la réalité rattrapera forcément les illusions.

Au rythme de 1500 chômeurs de plus par jour, la nécessité d’un changement de cap grandit dans tout le pays. Les salariés pourront compter sur la détermination sans faille des parlementaires communistes pour combattre toutes ces régressions du droit social et s’opposer à cet accord en trompe l’œil refusé par deux syndicats représentant 50 % des salariés. Non par posture politicienne ou par manque de solidarité, mais parce que nous entendons d’abord être utiles à gauche et au pays afin qu’il se sorte au plus vite de la crise. Nous entendons pour cela poser les vrais termes du débat. L’austérité promise aux salariés et aux retraités est-elle une solution au problème ? L’expérience prouve que partout où elle est appliquée elle conduit à l’échec, privant l’économie de débouchés quand les actionnaires accroissent leurs rémunérations de 5 % par an.

La compétitivité des entreprises ? Ce n’est pas un sujet tabou dès lors qu’on met tout sur la table y compris le coût du capital et les exigences de rentabilité financière des actionnaires. Résultat, en 2010, les dépenses en R&D de nos entrepreneurs représentaient 1,4 % du PIB contre 1,9 % en Allemagne, 2,3 en Suède et 2,7 % en Finlande. Les contrats de génération qui viendront en débat les 5 et 6 février ? Une bonne idée. Les sénateurs communistes s’efforceront d’améliorer les textes sur des priorités essentielles : qualification des jeunes, volet pénibilité, volet financier, etc… Mais ce nouveau dispositif restera insuffisant pour remédier au chômage des jeunes qui atteint plus de 40 % dans les quartiers sensibles.

L’avancée vers une véritable sécurité sociale professionnelle ? La proposition de loi portée par les sénateurs communistes, visant à interdire les licenciements boursiers, et à laquelle il n’avait manqué que quatre voix pour être adoptée par la Haute Assemblée montre chaque jour son utilité par défaut. Il devient urgent de donner des droits nouveaux aux salariés dans les entreprises pour s’opposer aux stratégies boursières qui conduisent à la liquidation des emplois et des sites.

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